Sous l'océan, sous l'océan
Jour 4 - 15 avril
Sous l’océan, sous l’océan…
Doudou, c'est bien mieux,
Tout l'monde est heureux sous l'océan…
Là-haut, ils bossent toute la journée,
Esclavagés et prisonniers,
Pendant qu'on plonge comme des éponges sous l'océan…
Bref, Doudou, prends ta respiration dès maintenant car tu vas passer cet après-midi en compagnie de Cécile, Eléna, mon frère et moi, la tête sous l’océan ! A moins que tu ne sois un lève-tôt et que tu fasses le choix de t’assoir à nos côtés en ce bon matin pour suivre le cours de physique-chimie appliquée dispensé par Cécile ?... Ben oui, qu’est-ce que tu croyais ? La théorie, en plongée, c’est aussi savoir calculer la pression sous l’eau pour évaluer les risques. Tu dois par exemple bien avoir conscience que sous l’eau, la pression fluctue selon la profondeur. Bon, jusque-là, pas besoin d’avoir un Bac S avec mention pour arriver à suivre. A la surface, la pression est d’un bar. Et tous les dix mètres descendus, elle augmente d’un bar. Oui, ok, tu vas me dire que toi, la pression, tu ne la subis pas, tu la bois ! Sauf que les volumes gazeux que contient notre corps, eux, ils la subissent bien comme il faut selon que tu remontes ou que tu descendes. Derrière les tympans, dans les sinus, dans les poumons, dans l’estomac, ou même dans les dents si tu te balades avec tes plombages. Car si tu n’équilibres pas bien tes volumes d’air en bloquant par exemple ta respiration ou encore en remontant trop vite, allo maman bobo pour ton organisme. C’est ce qu’on appelle les accidents de décompression, ou encore barotraumatiques qui peuvent, dans le pire des cas, aboutir à la mort... Bon, je ne vais pas te retranscrire tout le cours magistral au risque de te voir me plaquer ici comme une vieille palme, mais sache que la plongée, comme vomir dans son détendeur, ça ne s’improvise pas ! « Dis donc, Cécile, je ferais un très bon instructeur, tu ne trouves pas ? »
Tout ça pour te dire qu’après les cours théoriques de la matinée, on attaque le même programme qu’hier avec deux plongées. Même programme si on veut car là, il s’agit de vraies plongées à dix-huit mètres de profondeur avec poissons et tout l’toutim. On commence par le spot Lapus Lapus. On enchaîne ensuite avec Lapus 2… C’est la beauté qui sauvera le monde, disait Dostoïeski. Et bien je suis en mesure de t’annoncer qu’avec ce qu’on voit ici, le monde est d’ores et déjà sauvé… ou presque ! Sur ces deux sites, la faune est bien présente. Là, tu t’imagines un feu d’artifice de poissons comme s’il en pleuvait ! Oh le beau jaune, oh le beau bleu, oh le beau rouge… Effectivement, on en voit quelques-uns. Mais c’est surtout la faune statique qui y est abondante et multicolore. Je parle bien évidemment du corail, et plus particulièrement le mou. On navigue dans un véritable décor digne d’Avatar au milieu duquel d’étranges bestioles ont élu domicile. Cécile est bien évidemment là pour tout nous montrer et nous expliquer à quoi correspond chacune des espèces croisée. Des nudibranches, des hippocampes, des serpents de mer, des diodons,…
J’en profite d’ailleurs pour remercier Cécile pour les photos ci-dessus. Ben oui, sans elle, je galérerais vraiment à essayer de te décrire ce qu’est un nudibranche. Je la remercie aussi tout court. Car à chaque jour son compliment ! Hier, je te disais que Cécile était une instructrice pédagogue. Aujourd’hui, je t’annonce qu’elle est une instructrice super cool ! Et je ne dis pas ça ni parce qu’elle me lit, ni parce qu’elle ne nous a pas grondé hier pour nos petits problèmes gastriques ! Non, on passe des moments d’échanges sympas, que ce soit sur le bateau ou au Sunset bar où on se risque de nouveau à boire quelques caïpirissimas face au coucher de soleil… « Coucher de soleil ? Déjà ?... »
Et oui, la journée touche déjà à sa fin. Après un énorme poisson grillé mangé dans les gargotes du marché où les soirées de l’ambassadeur sont toujours un succès, il est déjà l’heure d’aller se coucher. Faut dire que demain, le réveil va nous sortir du lit très très très très tôt. Mais je t’en dirai beaucoup plus demain si tu parviens à te lever en même temps que nous. Ce que je peux juste te dire, c’est que demain, je vais être une petite pucelle de base ayant l’occasion d’effleurer Justin Bieber… Au fait, rien que pour vérifier si tu as bien suivi… Quelle est la pression à trente mètres de profondeur ?... Sur ce, je te laisse compter sur tes doigts et on se donne rendez-vous demain matin à cinq heures devant chez French Kiss Divers… De toute façon, demain est une autre aventure…